Passer des millions aux milliards de dollars : financer le développement des villes africaines
L’urbanisation est la tendance de fond qui redéfinit l’Afrique. La population du continent augmente à un rythme spectaculaire. Elle devrait atteindre le seuil des quatre milliards d’habitants d’ici à la fin du siècle.
À cela s’ajoute une migration sans précédent des campagnes vers les villes, entraînée en grande partie par les jeunes. En raison de cette confluence démographique, la population urbaine en Afrique devrait presque tripler pour atteindre environ 1,5 milliard de personnes d’ici à 2050.
Avec un taux de croissance aussi rapide, il est urgent de doter les villes des moyens nécessaires pour leur permettre de prospérer dans un avenir incertain. Les dirigeants municipaux, nationaux et mondiaux doivent saisir cette opportunité dès maintenant afin d’assurer que les villes africaines deviennent les lieux de compétitivité économique et de vitalité qu’elles aspirent à être. La manière dont les africains planifient leur urbanisation rapide déterminera la trajectoire du continent pour les siècles à venir.
Les villes africaines ne sont pas encore les moteurs de la croissance économique qu’elles pourraient devenir sur le continent. Des investissements intelligents dans les infrastructures, la fourniture de services de qualité et la création de nombreux emplois sont indispensables. Le déficit d’infrastructures à lui seul est immense : pour le combler, il faudra plus que doubler les investissements existants pour les porter à un montant compris entre 130 et 170 milliards de dollars par an, dont la majeure partie devra être déployée dans les villes du continent.
Le rapport ci-joint est articulé autour d’une analyse globale des modalités de financement des villes africaines et met en évidence les difficultés fréquemment rencontrées en relation avec la demande et l’offre du financement, qui empêchent les autorités locales africaines à se financer de façon adéquate.
Pour mener à bien ce travail, le rapport s’appuie sur les analyses approfondies de dix villes (cf. annexe A). Il va ensuite au-delà des analyses existantes qui concluent simplement que « les villes africaines ont besoin de plus de financement » ou que « les villes africaines ont besoin de projets financièrement tangibles ». Bien que ces difficultés varient en type et en gravité selon les villes, les études de cas révèlent des thèmes communs et mettent en lumière des options pour améliorer à la fois l’offre et la demande de financement infranational si les gouvernements municipaux et nationaux collaborent et si les financiers sont informés des opportunités.